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Accor, en route vers les 48 € ?

By 3 juillet 2023No Comments

Plombé par la pandémie de Covid-19, le titre Accor n’a jamais retrouvé ses niveaux. Pourtant, avec la reprise du tourisme, la santé financière du groupe est excellente : bien peu de dossiers peuvent promettre un tel retour sur investissement à leurs actionnaires…

 

Nous vous signalons souvent les excès, haussiers comme baissiers du marché. Ces écarts immérités entre la valeur intrinsèque d’une entreprise et l’évolution du cours de son action en Bourse sont nécessaires : ce sont eux qui fournissent des zones d’achat (décote) et de vente (surcote) qui permettent d’engranger des bénéfices.

Parfois, la Bourse fait a contrario preuve d’un pragmatisme qui force le respect. L’évolution de certains titres suit fidèlement les nouvelles macro-économiques et la situation financière de l’entreprise, et il est compliqué de trouver des points d’entrée fondamentaux intéressants. Il faut parfois patienter des années avant qu’une aberration de marché ne se manifeste.

Le dossier Accor (FR0000120404 – AC) en est un parfait exemple. Après trois ans d’attente, durant lesquels les opérateurs évaluaient correctement la situation du groupe, la capitalisation de l’entreprise est en train de s’éloigner de sa valeur intrinsèque. La situation nous offre un point d’entrée qui permet d’espérer un gain de +42 %.

 

Les valeurs bien évaluées ne sont pas l’ami de l’investisseur

Le groupe hôtelier international a subi une correction massive durant le printemps 2020. Son titre, qui évoluait entre 36 € et 42 € durant les douze mois précédant l’arrivée du Covid, s’est effondré sur le support des 20 € lors des premiers mois de la pandémie.

Etait-ce une sanction imméritée ? Certainement pas. A l’époque, pour la première fois dans l’Histoire, la quasi-totalité des pays s’étaient enfermés sur eux-mêmes et avaient fermé leurs frontières. La moitié de l’humanité s’était même confinée. Déplacements professionnels et de loisirs étaient virtuellement impossibles, et certains allaient même jusqu’à dire que les voyages internationaux seraient bannis dans le « monde d’après ».

Même en ignorant les prévisions fantasques de ceux qui espéraient fermer définitivement les frontières au nom de la santé publique, le fait est que le modèle d’affaires d’Accor était mis à mal. L’exemple des compagnies aériennes et des loueurs de voitures, qui se sont retrouvés à court de liquidités en quelques semaines, laissait craindre quant à la capacité de survie du groupe.

En considérant les fondamentaux, une baisse de 50 % de la valeur de l’action semblait tout à fait justifiée pour matérialiser le risque qui planait sur Accor. Par rapport à d’autres valeurs dont la survie n’était pas remise en question par l’arrêt des voyages, comme Total (-49 %) ou BNP Paribas (-55 %), la sanction boursière semblait même plutôt légère.

A ce titre, il était compliqué de conseiller Accor à l’achat durant la pandémie. Il en a été de même durant la réouverture progressive des frontières. Dès le printemps 2021, le titre avait repris +66 % par rapport à ses plus-bas – une hausse que l’on pourrait qualifier d’optimiste par rapport à la situation de l’époque, alors que le variant Omicron n’allait se diffuser que six mois plus tard !

 

Accor_cours_2020-2023

Evolution du prix de l’action Accor entre fin 2019 et l’été 2021. Une chute plutôt modérée suivie d’un rebond hâtif : difficile de mettre l’action en portefeuille à bon prix. Infographie : Investing.com

 

Aujourd’hui, la situation est bien différente. Le « monde d’avant » est revenu, les touristes sillonnent la planète… mais l’action Accor ne s’est jamais vraiment remise du dégonflement boursier de 2022.

Par rapport à son plus-haut de début février 2022, elle a terminé l’année sur une contre-performance de -31 %, allant même tester les -35 % à l’automne. Une telle contraction était absolument injustifiée alors que le CAC40 subissait un modeste -7 % sur la même période, et que l’année 2022 était sans conteste l’année du rebond du tourisme international.

Aujourd’hui, la Bourse reprend progressivement confiance dans le dossier. L’action retrouve les 35 €, qui furent le niveau de résistance durant le rebond 2021. Le newsflow étant très différent de celui d’il y a deux ans, il y a de fortes chances que le titre parvienne cette fois-ci à s’arracher vers les 48 €, offrant un potentiel de hausse de +42 %.

 

Des fondamentaux bien ancrés dans le vert

 La semaine dernière, le géant de l’hôtellerie a annoncé une réorganisation de son activité qui lui permettra de valoriser au mieux ses différentes marques. Le groupe, qui possède une offre variée qui va de la marque Ibis au Sofitel, en passant par Novotel, Mercure, ou encore Pullman, a confirmé que le rebond du tourisme international et des voyages d’affaires se matérialise déjà dans ses comptes. Sur l’exercice 2023, le groupe devrait dégager un Ebitda compris entre 920 et 960 M€, soit une croissance de +40 % par rapport à 2022.

Cet indicateur de bonne santé financière se retrouverait ainsi supérieur de +32 % à l’Ebitda 2018 en hypothèse médiane, et de +14 % supérieur à l’Ebitda 2019.

Cette seule bonne nouvelle justifierait de propulser l’action entre 40 € et 45 €… mais la direction va plus loin. Elle prévoit que la croissance sera comprise entre 9 % et 12 % sur la période 2023-2027 en rythme annuel – soit une multiplication par 1,5 sur la période.

Pour y parvenir, elle a annoncé ouvrir plus de 1 200 hôtels sur les cinq prochaines années, ce qui fera passer le nombre d’enseignes de 5 400 à 6 600 (+22 %).

Même l’inflation devrait jouer en faveur du groupe. Du fait de sa capacité à fixer les prix, le RevPAR (revenu par chambre), gage de rentabilité de l’activité dans le secteur de l’hôtellerie, devrait augmenter de +15 % à +20 % cette année.

Avec une activité en hausse et de plus en plus rentable, Accor prévoit de reverser près de 3 Mds€ aux actionnaires, entre détachement de dividendes et rachats d’actions. Cette enveloppe représente un rendement de plus de 33 % par rapport à sa capitalisation boursière de 8,94 Mds€.

Bien peu de dossiers peuvent promettre un tel retour sur investissement à leurs actionnaires. Et malgré cet horizon dégagé, le titre s’échange toujours sur les mêmes niveaux qu’au plein cœur de la pandémie. En ce début d’été, la Bourse semble n’avoir toujours pas pris conscience que les voyages ont repris, que les hôtels sont pleins, et que les groupes hôteliers ne risquent plus la faillite.

Pour les investisseurs disposant de liquidités à placer, c’est une bonne nouvelle : pour la première fois depuis trois ans, il est possible de profiter d’une aberration de marché sur Accor.

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