Pour ceux qui n’en auraient jamais entendu parler, EDENRED (FR0010908533) est l’ex « Accor Services » introduite en Bourse début juillet 2010 suite au recentrage du groupe Accor sur l’hôtellerie. La société est surtout connue du grand public pour ses fameux Tickets Restaurants et ses chèques cadeaux. Et le moins que l’on puisse dire c’est que business model est très solide. Explications.
• Un BFR structurellement négatif
EDENRED est un gros générateur de cash flow. En deux mots, et sans rentrer trop dans le détail, la nature de l’activité est très saine car le besoin en fonds de roulement de ce genre de business est négatif. La société vend ses tickets restaurants aux entreprises plusieurs mois avant que les employés ne les utilisent. EDENRED reçoit donc de l’argent avant d’avoir à en décaisser… plutôt intéressant vous en conviendrez ! Il n’y a donc aucun risque de liquidité ce qui, dans l’environnement actuel, est déjà en soi de la plus haute importance.
• En ligne avec son plan stratégique 2010/2016
EDENRED a dévoilé la semaine dernière ses résultats sur la première moitié de l’année. Le groupe a enregistré un résultat net en hausse de 2% à 100 millions d’euros. Précisant que les pays émergents (notamment l’Amérique Latine) devraient rester le moteur de la croissance du groupe, la société a confirmé ses prévisions.
Malgré donc de bonnes perspectives à moyen terme, je vois toutefois quelques « ombres au tableau » à court terme. En cause : le ralentissement en Europe. En effet, si le volume d’émission a progressé de 9,5% (croissance interne) à 7,9 milliards d’euros au premier semestre, cela provient principalement des pays émergents. En effet, cette zone a affiché 15,6% de croissance sur la période tandis qu’en Europe la croissance organique s’est limitée à +1,4%. Or, le problème est que les économies matures restent encore, de loin, la première zone géographique d’activité du groupe en termes de volumes. EDENRED étant très sensible à l’évolution de l’emploi salarié, vu le contexte économique environnant (on touche les 3 millions de chômeurs en France), inutile de vous dire que les choses ne semblent pas aller en s’arrangeant ces dernières semaines.
Enfin, en termes de valorisation, EDENRED n’est pas donné. Le PER 2012 tourne autour des 23/25. Comprenez : le titre se paye en moyenne entre 23 et 25 fois ses bénéfices attendus cette année. Par comparaison, le PER de son concurrent Sodexo est de 19 (et ce, malgré le fait que Sodexo évolue actuellement sur ses plus-hauts historiques à plus de 63 euros). Des prises de bénéfices sur EDENRED ramenant alors le PER de la valeur sous les 20 me semblent donc légitimes.
Et, comme de par hasard, c’est exactement la « traduction graphique » que je fais sur la valeur en ce début septembre.
• Une « ABC » classique
Regardez le graphique d’EDENRED pris sur une base hebdomadaire :
Pour agrandir le graphique, cliquez dessus
Voici les éléments techniques en place :
- à moyen terme : une ligne de tendance ascendante est en place depuis 2010 ;
- à court terme : une correction classique
Depuis la fin avril 2012, le titre est probablement entré dans une phase de correction. Selon le schéma traditionnel de ce genre de mouvement, une phase en trois temps (notés « A-B-C ») est probable. Dans le cadre de ce décompte, après une vague « A » entre mai et juin, une vague « B » en triangle cet été, le titre devrait désormais être entré dans le dernier temps « C » de sa correction. Grâce aux projections de Fibonacci, je pense que nous avons un objectif minimum situé autour des 20 euros (voire légèrement en-dessous). On notera d’ailleurs que ce niveau coïncide avec le contact de l’oblique ascendante de moyen terme, ce qui renforce d’autant sa pertinence.
En tant qu’investisseur Zen, c’est en tout cas dans ces niveaux que j’interviendrai alors probablement sur cette belle valeur. Si vous voulez nous rejoindre, c’est par ici…
M. Lebrun