Par Jim Rickards. Nous vous l’avons expliqué il y a peu de temps, l’accord de Shanghai consiste à offrir un certain répit aux deux principales économies mondiales – les États-Unis et la Chine – en renforçant les devises de leurs deux principaux partenaires commerciaux, le Japon et l’Europe.
Cela fonctionne ! L’euro se renforce face au dollar (de 1,09 à 1,15)… et le yen se renforce aussi (de 114 à 106). Et ce n’est qu’un début.
La Chine et les États-unis constatent tous deux les premiers effets de ce coup de pouce. Et les marchés actions américains ne se sont pas effondrés : ils sont même repartis à la hausse.
Avec une croissance médiocre au premier trimestre et le cycle des élections qui est imminent, la Fed ne relèvera peut-être pas les taux avant le mois de décembre – et encore, rien n’est certain.
Le problème, c’est que les marchés et les banques centrales se regardent en chiens de faïence, en attendant que l’autre cligne des yeux en premier.
Dès que les marchés anticipent un resserrement de la politique monétaire de la Fed, ils chutent. Alors la Fed se dégonfle et signale que, finalement, elle n’opère plus de resserrement. Les marchés voient que la Fed ne va pas resserrer sa politique… alors ils partent à la hausse. Le rally s’accélère, ce que la Fed prend pour un « assouplissement » des conditions financières dû à un effet de richesse.
Alors, la Fed sonne la fin de l’alerte et commence à réamorcer l’idée d’un resserrement puisque les marchés sont partis à la hausse.
Alors, les marchés paniquent à nouveau et s’effondrent.
On prend les mêmes et on recommence.
Vous voyez ce que je veux dire. Les marchés et les Banques centrales réagissent les uns aux autres. Mais aucun d’eux n’a une idée claire de ce qu’il devrait faire.
Les marchés sont censés être des baromètres indépendants de la situation économique. Les Banques centrales sont censées se comporter en gardiens indépendants d’une monnaie saine. Mais au lieu de cela, les marchés et les Banques centrales se comportent comme des lapins pris dans les phares d’une voiture, ne sachant pas s’ils doivent bondir pour se mettre à l’abri ou bien ne plus bouger et croiser les doigts.
Dans Alertes Guerres des Devises, nous utilisons notre système IMPACT afin de prévoir les tournants majeurs intervenant sur les taux de change. Nous procédons en recherchant les indicateurs & alertes nous signalant si les tendances existantes persistent ou bien si de nouvelles tendances surgissent.
En ce moment, l’accord secret de Shanghai représente l’indicateur le plus puissant en matière de tendance sur les devises.
Prenons du recul pour voir l’évolution du dollar Index à très long terme, c’est-à-dire l’évolution du dollar par rapport à un ensemble d’autres devises.
- D’abord, il y eu une stabilité du cours du dollar pendant l’étalon-or, de 1967 à 1971. L’effet de la balançoire intervient ensuite.
- Le dollar a augmenté de 1980 à 1985, selon la politique du dollar roi, menée par le tandem Volcker-Reagan, et assortie de taux d’intérêts élevés et d’une faible fiscalité.
- Le dollar a sombré de 1985 à 1992, après que le secrétaire du Trésor, James Baker, a élaboré l’accord du Plaza et l’accord du Louvre.
- Cela a été suivi d’un nouveau rally, de 1994 à 2001, selon la politique du dollar fort menée par Robert Rubin (avec le soutien de Bill Clinton et le Contrat avec l’Amérique (Contract with America), de Newt Gingrich.
- Ensuite, il y a eu une nouvelle période de faiblesse du dollar, selon la politique des faibles taux d’intérêt menée par Alan Greenspan, de 2002 à 2007, et surnommée le Greenspan Put.
- Enfin, une autre période du dollar fort est survenue quand Ben Bernanke a amorcé le taper talk (évocation d’un arrêt progressif de l’assouplissement quantitatif) en 2013, et s’est poursuivie avec le taper effectif, en 2014.
En haut, en bas, en haut, en bas, et ça recommence. C’est la balançoire à bascule des taux de change.
Mais il existe une autre puissante tendance, en l’occurrence, que l’on ne peut observer qu’en se plaçant dans une perspective à long terme. En dépit des hauts et les bas, la tendance générale du dollar est à la baisse. Chaque cycle se caractérise par des plus-hauts de plus en plus bas, et par des plus-bas de plus en plus bas également.
Si l’on englobe tous ces cycles et tendances, la trajectoire du dollar est facile à cerner. Le dollar baisse. Le nouveau plus-bas sera plus bas que le précédent plus-bas historique de 2011. Cela ne va pas se produire en ligne droite, ni immédiatement. Il y aura des hauts et des bas, et la tendance principale se déroulera sur quelques années.
Malgré cela, nous n’avons pas besoin de laisser cette tendance à long terme s’épuiser toute seule avant de nous positionner.
D’énormes profits peuvent être réalisés dès maintenant en choisissant le bon trade. Net après avoir joué la hausse du Yen, nous ajoutons de nouveaux trades à notre portefeuille Alerte Guerre des Devises pour profiter de cet Accord Secret de Shanghai.