Il y a 15 jours environ, je vous ai présenté ce que sont les options, et leur utilité pour les acteurs économiques (ici et ici).
Aujourd’hui, je vais vous parler de quelques définitions à connaître sur les options, afin que l’on se comprenne bien lorsque j’en viendrai aux stratégies. Encore une fois, je vais faire simple et je vais tout vous expliquer étape par étape, en vous donnant des exemples. Prenez le temps de vous familiariser avec ces notions, vous n’en serez que plus à l’aise quand je vous montrerez comment la puissance et la flexibilité des stratégies sur options vont améliorer la gestion de votre portefeuille.
Personnellement, depuis que j’ai appris à les utiliser, je ne peux plus m’en passer, et je parie que vous non plus ne pourrez plus vous en passer quand vous aurez découvert ce que cela peut apporter à votre portefeuille.
Put et call : une différence en terme de droits et d’obligations
Je l’ai évoqué dans mon premier article :
- Un call est une option d’achat qui donne à son détenteur le droit d’acheter le sous-jacent.
- Un put est une option de vente qui donne à son détenteur le droit de vendre le sous-jacent.
Voici un tableau pour bien mémoriser ces 2 types d’option :
- Le vendeur du call a l’obligation de vendre le sous-jacent au détenteur de ce call, si et seulement si celui-ci décide d’exercer son droit.
- Le vendeur du put a l’obligation d’acheter le sous-jacent au détenteur de ce put, si et seulement si celui-ci décide d’exercer l’option.
Rien de très compliqué à comprendre jusque là.
Ce qui effraye souvent l’investisseur particulier, c’est la manière dont sont formalisées les options : elles ont une nomenclature un peu aride, qu’il faut juste apprendre à déchiffrer. En réalité, c’est au contraire très simple !!
Voici comment se présente le nom d’une option (c’est ainsi que cela apparaîtra dans votre relevé de positions sur votre compte) :
Les informations ci-dessus vous suffisent, en un clin d’œil, à connaître tous les paramètres d’une option. Ici, nous avons un Put sur le sous-jacent ALO (Alstom), au prix d’exercice de 20 € et de date d’expiration Juin 2014.
La quantité, sauf mention contraire, porte toujours sur 100 unités du sous-jacent. C’est pourquoi elle n’est pas précisée.
Connaitre la date d’expiration
En fait, vous n’aurez pas grand-chose à retenir là-dessus : il y a en général une seule date d’expiration par mois et c’est par défaut toujours le 3e vendredi du mois. Quand vous lisez cette échéance par exemple : JUN2014, la date d’expiration était le 3ème vendredi du mois de juin 2014. Si vous avez MAR2015 (mars 2015), vous savez implicitement que la date précise d’expiration est le le vendredi 20 mars 2015, après la clôture de la bourse.
Certains sous-jacents très liquides et très connus (les actions Amazon ou l’indice SP500 par exemple) ont des options disponibles à échéances hebdomadaires. Dans ce cas, les dates d’expiration seront chaque vendredi, après clôture de la bourse.
Pour que ce soit très clair et très concret pour vous, je vais prendre l’exemple de ce qu’il se passe avec une option sur une action que vous connaissez bien : Air Liquide.
Comment comprendre l’option Call AI MAR2015 110 C pour 6,40 €.
Ne paniquez pas !
C’est très simple : il s’agit d’un Call sur Air Liquide à échéance MARS 2015, au prix d’exercice 110 € et dont la prime est de 6,40 €. Concrètement, voici ce que cela veut dire.
Nous sommes le 18 février 2015 ; l’action Air Liquide vaut 115,50 €.
A cette date, un Investisseur A (A comme acheteur d’option) achète à un Investisseur V (V comme vendeur d’option) un Call AI MAR2015 110 C pour 6,40 €.
- Investisseur A paie une prime de 6,40 € par action (soit 6,4 x 100 = 640 €) ; investisseur V encaisse 640 €.
- Investisseur A a le droit d’acheter 100 titres Air Liquide à 110 € par action jusqu’à l’expiration de mars (3e vendredi de mars = 20/03/2015). En pratique, la décision intervient le jour de l’échéance.
Si le 20 mars 2015, l’action AI vaut plus de 110 €, l’investisseur A décide d’exercer son droit d’acheter et débourse donc 11 000 € pour acheter les 100 titres AI à 110 € l’unité. L’investisseur V est obligé de lui vendre (s’il ne les a pas en portefeuille, on dit qu’il se retrouve court de 100 titres).
- Le prix d’achat réel de l’investisseur A est en fait 116,4 € par action (prix d’exercice de 110 € + 6,40 € de prime payée). Il faut donc que AI soit à plus de 116,40 € pour qu’investisseur A gagne de l’argent sur cette opération.
- Le prix de vente réel de l’investisseur V est 116,40 € (il a touché 6,40 € de prime, il n’est donc perdant que si AI est à plus de 116,40 €).
La valeur temps et la valeur intrinsèque
Vous aurez remarqué dans notre exemple qu’Air Liquide est à 115,50 € au moment de la transaction, mais que l’acheteur du call de prix d’exercice (strike) 110 € paie une prime de 6,40 €, ce qui lui donnerait un prix de revient de 116,40 € (plus cher que les 115,50 €) s’il exerce son droit… (C’est donc qu’il parie sur la hausse future et garantit ainsi son prix d’achat à un cours inférieur que ce qu’il envisage).
De quoi est constituée la prime d’une option ?
Prime d’une option = Valeur intrinsèque + Valeur temps
Ok, mais que sont ces deux valeurs au nom étrange…?
La valeur intrinsèque d’une option est la différence entre le prix du sous-jacent et le prix d’exercice (strike) de l’option.
- Dans le cas d’un call, c’est : Valeur absolue [(Valeur du sous-jacent) – (Prix d’exercice du call)]
- Dans le cas d’un put, c’est : Valeur absolue [(Prix d’exercice du put) – (Valeur du sous-jacent)]
Elle ne peut pas être négative. Toujours supérieur ou égale à 0.
Oubliez la formule avec la valeur absolue, c’est beaucoup plus simple en pratique…
Reprenons notre exemple avec Air Liquide : le Call AI MAR2015 110 C.
Le 18 février, AI vaut 115,50 €. Avec ce call, l’investisseur A peut acheter AI à 110 €, sous sa valeur actuelle… La valeur intrinsèque représente donc la différence entre le prix actuel et le prix auquel on peut acheter AI avec l’option. Evidemment, la prime de l’option va inclure ce « rabais », cette différence. La valeur intrinsèque du call est de 115,50 – 110 = 5,50 €.
Ok. Mais la prime de l’option est supérieure, elle est de 6,40 €. D’où vient cette différence ? C’est en fait la valeur temps de l’option…
Ces prochains jours, je vous en dirai plus sur la valeur temps, comment elle se comporte, et ce qu’elle représente concrètement. Je vous présenterai également les notions d’option « hors de la monnaie », « dans la monnaie », qui seront fondamentales pour nos futures stratégies.
Plus d’articles sur les options :
- Les options et leur utilité dans la « vie réelle » (cours Options #1)
- L’utilisation des options dans le secteur de l’énergie (cours Options #2)
- Options : ce qu’il faut savoir avant de se lancer (cours Options #3)
- Options : dans, à ou hors la monnaie ? (cours Options #4)
- Qu’est-ce qui influence la prime d’une option? (cours Options #5)
- Stratégie sur option n°1 : vendre un put pour acheter une action moins chère (cours Options #6)
- Exemple de vente de put : acheter INFINERA moins cher (cours Options #6bis)
- Stratégie sur option n°2 : quand et pourquoi acheter un « call à nu » (cours Options #7)
- Stratégie sur options n°3 : quand et pourquoi vendre un « call à nu » (cours Options #8)
- Stratégie sur options n°4 : quand et pourquoi acheter un « put à nu » (cours Options #9)
- Stratégie sur options n°5 : quand et pourquoi vendre un « put à nu » (cours Options #10)
1 commentaire
Bonjour
Qu’entend t-on par L’APPLICATION D’UNE OPTION PAR DÉFAUT .par rapport à une souscription .à de nouvelles actions ….et un choix …parmi plusieurs options
Merci de bien vouloir me réondre .Y,H