C’est donc le 19 septembre prochain que se termine l’offre sur le Club Med (FR0000121568) initiée par Global Resorts, la holding d’Andréa Bonomi. Cette offre, à 21 euros par action, est conditionnée à l’obtention d’au moins 50% du capital. Rappelez-vous : il s’agit d’une contre-OPA qui venait damner le pion à l’offre du duo Fosun-Ardian qui proposait 17,50 euros par titre. Nous avions eu de nombreux rebondissements dans cette affaire mais, finalement, le raider italien a évincé ses concurrents qui ont laissé tomber.
Le suspens se termine bientôt donc mais… au final… pour quoi tout le monde se bat-il ? Il semble que la proie ne soit pas si en forme que cela…
Le chiffre d’affaires du troisième trimestre (clos fin juillet) a reculé de 4,7%, à 302 millions d’euros, reflétant le ralentissement des marchés belges et français. Il s’agit d’une nette détérioration puisque l’activité au T1 était stable avant de reculer de 0,7% au T2.
Le niveau des réservations cumulées au 30 août recule de 5,4% et ce sont les zones Europe et Afrique qui enregistrent une forte chute de 7,6% des réservations. L’exercice 2013-2014 ne devrait donc pas rester dans les annales, les marges restent faibles et rien ne dit que le groupe clôture l’année dans le vert après un exercice 2012-2013 marqué par une perte nette proche des 10 millions d’euros.
Certes, la marque Club Med est connue du monde entier. Mais sa rentabilité laisse vraiment à désirer. Si on se penche sur les cinq derniers exercices, on remarque que seuls 2010-2011 et 2011-2012 ont été bénéficiaires avec un résultat net de 1 million d’euros… alors que sur ces deux années le chiffre d’affaires dépassait les 1,4 milliard d’euros ! Comment et pourquoi le groupe est-il aussi peu rentable alors qu’il oeuvre dans les services et a un positionnement tendant vers le haut de gamme ?
Du coup, il me paraît intéressant d’apporter vos titres à l’offre car 21 euros me semble être un excellent prix. Les ratios boursiers de Club Med ne sont pas très attractifs aux cours actuels : j’ai calculé un PER de 20 sur 2014-2015 si la rentabilité nette s’améliore… ce qui est loin d’être une certitude.
Andréa Bonomi aura donc fort à faire pour redresser le groupe, d’autant que l’offre initiale de Gaillon Invest émanait, entre autres, du groupe chinois Fosun avec des développements importants dans cette région du monde. Quel sera le développement dans l’empire du Milieu ? Quelle sera la stratégie du groupe italien pour améliorer la rentabilité du Club ? Restera-t-il fidèle à la stratégie de montée en gamme ?
Bref, il y a encore beaucoup trop d’interrogations sur le titre qui, paradoxalement, se comporte plutôt bien en Bourse. Il progresse de 22% depuis le début de l’année et de plus de 62% sur 5 ans…