Il est 16h… le Nasdaq ouvre en gap à la hausse s’envole vers des territoires inconnus (+0,7% à 5330 et ce n’est qu’un début) et la machine à délirer s’enclenche : « A 4550, le CAC, c’est cadeau on achète tout les yeux fermés, aucun risque avant 4700 ».
Sur les forums boursiers, je n’ai pas trouvé un seul post pour expliquer les +2,7% du CAC 40 et de l’Euro Stoxx 50.
Personne ne songe même à congratuler mamy Yellen pour avoir faire livrer les « rails de coke » dans les salles de marché (car il n’y a nul assouplissement monétaire en vue).
Non, personne ne discute des raisons de la hausse, parce que c’est un débat sans objet. Comme des spécialistes de Clash of clans, les traders s’échangent des astuces pour mieux tirer parti de ce jeu électronique qui s’appelle « la Bourse ».
Si votre préoccupation s’écarte de la question centrale des algos (comment ils sont programmés, quelle est leur vélocité), vous comprenez rapidement que vous vous aventurez dans des considérations hors sujet.
Mais désolé de vous embêter avec du « concret ». Il n’a fallu que quelques heures ce jeudi pour que les taux repassent largement négatifs sur les Bunds allemands (-0,07%), se détendent de -8 à -10 points sur les OAT et le « 10 ans » espagnol.
La fenêtre se referme pour la BCE : le gisement éligible aux « rachat d’actifs » se rétrécit brusquement et retrouve ses niveaux de fin août début septembre.
Sur les obligations comme sur les actions, les opérateurs réalisent qu’ils se sont fait manipuler par les banques centrales et qu’elles n’ont en fait pas l’intention de revenir sur l’expérimentation des taux négatifs.
L’avion économique continue de voler sur le dos
Les traders ne se demandent pas si c’est « soutenable » mais « combien on peut en tirer ».