Cap Gemini (FR0000125338 CAP) vient de frapper un grand coup. Le groupe informatique français vient d’annoncer le rachat d’Igate (IGTE-Nasdaq), un groupe américain spécialisé dans la technologie et les services, pour la bagatelle de… 4 Mds$. Pour le groupe français, cette opération est stratégique : elle lui permettra de réaliser désormais plus de 30% de son CA aux Etats-Unis, de renforcer sa présence dans les services financiers et elle devrait être rapidement puisque le groupe américain est plus rentable que le français : Igate réalise 19% de rentabilité opérationnelle contre à peine 10% pour Cap Gemini.
La transaction devrait être bouclée au second semestre. Son financement ne devrait pas poser de problèmes : Cap Gemini est dans une position financière très saine avec un gearing (taux d’endettement) négatif autour de 24% : sa trésorerie nette dépasse les 1,2 Md€.
Le paiement se fera sans doute en cash et par une levée de fonds complémentaire qui ne devrait pas dépasser les 6% de la capitalisation boursière (elle sera donc faiblement dilutive). On peut aussi sans doute s’attendre à une émission d’obligations convertibles avec de faibles taux dus à l’excellente santé de Cap Gemini.
Il est bien évident que ce genre de deal se paye cher en termes de multiples. Plus la société est rentable, plus la valeur d’entreprise est élevée et… plus le rachat coûtera cher. L’opération sur Igate ne déroge à cette règle : le groupe se fait racheter sur une Ve/ebit autour de 17 et sur une Ve/ca de 3,2. A titre de comparaison, Cap Gemini se paye sur une Ve/ebit de 10 et sur une Ve/ca de l’ordre de 1. Attention cela ne veut pas dire que Cap Gemini surpaye sa cible, mais seulement que pour acquérir une société ultra-rentable, il faut y mettre le prix.
Reste à se demander ce que Cap Gémini va tirer de ce rachat.
Quelles synergies attendre de cette opération ? r
Quelques chiffres circulent pour le moment.
On estime ainsi que les synergies entre les deux entités pourraient générer environ 100 à 150 M$ et entre 75 et 100 M$ d’économies annuelles d’ici à trois ans. Les analystes commencent donc à faire leurs calculs et estiment, par exemple, que le bénéfice par action pourrait augmenter mécaniquement de 12% en 2016 et de 17% en 2017.
Bien entendu, ce ne sont là que des prévisions mais elles montrent que cette opération recueille pour l’instant les suffrages de la communauté financière.
Reste maintenant à convaincre les investisseurs. L’action est stable actuellement et marque une pause après un parcours sans faute (+49% en un an)… Il est normal que le titre temporise.
Vous savez qu’une opération financière met du temps à se mettre en place. Surveillez donc ce titre qui ne devrait pas tarder à repartir de l’avant.