Cher lecteur,
C’est mon collègue Philippe Béchade qui m’a alerté hier après-midi. Il avait remarqué la forte hausse de l’action Juventus de Turin, (JUVE-IT0000336518) à la Bourse de Milan. Car oui, nous ne sommes pas nombreux à le savoir, mais le club le plus titré d’Italie est coté en Bourse !
C’est une penny stock, une valeur qui ne fait pour ainsi dire jamais parler d’elle, mais qui n’en a pas moins le vent dans le dos ces jours-ci. Après avoir pris 7,3% mercredi, le titre s’est adjugé plus de 11% hier dans des volumes très forts : plus de 39 millions de titres échangés, le triple de mercredi et… 53 fois plus que lundi ! Et il grimpe encore de 5,6% au moment où j’écris ces lignes. Résultat : la capitalisation boursière flirte à présent avec les 900 M€.
Ceux qui suivent l’actualité du football – et pas que la Coupe du monde ! – connaissent la raison de cette flambée rarissime dans ce secteur : selon la presse spécialisée, la Juventus de Turin est sur le point d’enrôler Cristiano Ronaldo, quintuple Ballon d’or et grand artisan des trois derniers sacres du Real Madrid en Ligue des Champions.
Unanimement considéré comme le meilleur joueur du monde avec Lionel Messi et même comme l’un des plus grands joueurs de tous les temps, l’attaquant portugais, âgé de 33 ans, s’apprêterait donc à découvrir le Calcio. A en croire les informations du quotidien sportif Marca, iln’aurait pas apprécié que Florentino Perez, le président du Real Madrid, le considère sur le déclin en début d’année (je peux cependant vous confirmer que les performances de « CR7 » étaient indignes de son standing à l’époque) et consente à le vendre autour de 100 M€.
Une somme que l’intéressé, qui a longtemps souhaité terminer sa carrière sous la célèbre tunique blanche, a jugée infamante au regard des très nombreux services rendus et de la situation actuelle du marché, avec un PSG qui a déboursé l’été dernier la bagatelle de 222 M€ pour arracher Neymar au FC Barcelone.
▶ Manchester United superstar
L’arrivée de Cristiano Ronald à Turin dépend toutefois de la capacité du Real Madrid à trouver un remplaçant à sa mesure. Le transfert n’est donc pas acquis et il ne fait pas le moindre doute que l’action de la Juventus, dopée ces jours-ci par la spéculation, retombera comme un soufflé si les négociations devaient achopper.
D’une façon plus générale, et comme je vous le disais ci-dessus, les clubs de football cotés font rarement parler d’eux sur le plan boursier… et c’est bien dommage ! L’action Juventus de Turin, qui cote certes à un prix dérisoire, a ainsi gagné plus de 232% sur trois ans. Le titre Borussia Dortmund, grand club allemand dont la capitalisation boursière s’élève à 543 M€, a quant à lui engrangé 72% sur cette même période, dans l’indifférence quasi-générale.
Entré en Bourse à New York en août 2012, Manchester United demeure de son côté le club le plus cher du monde à en croire la dernière étude Money League de Deloitte, publiée en janvier. Son chiffre d’affaires s’élevait alors à 676 M€ et sa capitalisation boursière dépasse actuellement les 3,4 Mds€. Enfin, l’action du club mancunien s’est adjugée environ 18% sur trois ans.
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Toujours selon Deloitte, les vingt clubs européens les plus riches ont vu leurs revenus croître de 6% lors de la saison 2016/2017 pour atteindre 7,9 Mds€. Si le PSG occupe la septième place de ce classement, l’Olympique Lyonnais, seul club de football français coté, n’en fait, lui, pas partie. Son action a pris 54% depuis 3 ans, mais le club rhodanien, dont la capitalisation boursière s’élève à « seulement » 173 M€, dévisse en revanche de 84% sur dix ans.
Sans doute l’exception qui confirme la règle…
Sur ce, excellent France-Uruguay à tous, allez les Bleus et bon week-end !
Guillaume
Carton rouge pour Deutsche Bank et magouilles pour Morgan Stanley et Goldman Sachs