La rumeur d’une surenchère d’Altice, la holding de tête de Numéricâble SFR (FR0011594233 NUM) jusqu’à 11 Mds€ soutient le cours de Bouygues (FR0000120503 EN).
Martin Bouygues réunit son conseil d’administration pour étudier l’offre de 10 Mds€ proposée ce weekend par Patrick Drahi.
Pour mémoire, Xavier Niel avait offert de racheter Bouygues Télécom pour 6 Mds€, l’équivalent de 7 fois son Ebitda (les experts jugeaient que c’était une valorisation honnête) et Patrick Drahi propose de payer 15 fois ce même Ebitda et serait même près à aller jusqu’à 17 fois.
Non seulement, Altice adopte une échelle qui va au-delà du simple au double… mais va financer à crédit une acquisition 2 fois plus onéreuse sur base d’une rentabilité 2 fois plus faible que celle visée par Free 18 mois auparavant.
Le plus stupéfiant, c’est que les analystes applaudissent Drahi pour cette merveilleuse équation tandis qu’ils jugeaient Xavier Niel « aventureux » car Free avait déjà beaucoup de dettes et pas de réseau (alors que SFR en possède déjà un… ce qui rend celui de Bouygues à moitié superflu).
C’est bien la preuve de la fascination qu’exerce Patrick Drahi sur les « milieux d’affaires » : les analystes sont prêts à inventer n’importe quelle excuse improuvable pour démontrer qu’il a raison… là où n’importe qui d’autre serait passé à la broyeuse et traité d’insensé.
Nous avons le sentiment de revivre le syndrome Jean Marie Messier 15 ans après : les marchés n’apprennent décidément jamais rien !