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Euro Stoxx 50 : tester les 4 000 points, y croire très fort et oublier tout le reste ?

By 1 avril 2021janvier 23rd, 2023No Comments

A défaut d’avoir réalisé la passe de six hier, l’Euro Stoxx 50 devrait tout de même rallier les 4 000 points incessamment. Son potentiel d’upside paraît cependant limité au regard de la persistance de la crise sanitaire sur le Vieux Continent et de l’effort de relance considérable consenti outre-Atlantique, nous explique Philippe Béchade.

 

L’Euro Stoxx 50 n’a pas réussi à inscrire hier une sixième séance de hausse consécutive pour finir le trimestre en beauté, mais il y a tout de même matière à se consoler. L’indice, qui pour rappel regroupe les 50 plus grosses capitalisations de l’eurozone, a en effet touché un nouveau record absolu à 3 926 points en intraday et affichait à la clôture ce mercredi une hausse de 10,3% à compter du 1er janvier, soit un potentiel de l’ordre de +41/+42% en rythme annuel.

Et s’il a au bout du compte cédé 0,2% ce 31 mars, la forte résistance des 3 867 points du 20 février 2020 n’en a pas moins été soulevée et débordée de 1,5%. Par ailleurs, si on analyse le graphique en bougies mensuelles, le franchissement des sommets du début de l’année dernière apparaît plus tranché encore.

Selon la théorie chartiste, ce n’est qu’au-delà d’un écart de +2% que le scénario d’un double-top pourrait être écarté, mais en données mensuelles, l’écart par rapport à fin décembre 2019 dépasse les +4,6% (janvier 2021 s’était achevé sous 3 650 points).

Si une lecture « bullish » peut être envisagée, il faut cependant faire état de l’obstacle formé par une double résistance oblique de court et de moyen terme (dans la zone des 3 920/3 930 points) qui s’oppose à la progression vers les 4 000 points… et au-delà. En outre, la dynamique haussière actuelle ainsi que les flux de liquidités qui déferlent sur les marchés avec une intensité sans équivalent depuis 1999/2000 conduisent les analystes à tracer non plus des canaux « basiquement » rectilignes, mais de forme parabolique (une approche depuis longtemps adoptée par les utilisateurs des bandes de Bollinger et les adeptes de la méthode « Ichimoku »), qui accordent une grande importance aux moyennes mobiles, lesquelles accélèrent ou s’infléchissent et ne suivent donc jamais une trajectoire rectiligne.

Autre particularité, les adeptes de l’Ichimoku s’appuient en partie sur les chandeliers, mais ne prennent en compte que le prix de clôture.

Pour ma part, je retiens les 2 « fixings », d’ouverture et de clôture, mais l’essentiel réside bel et bien dans la détection de mouvements paraboliques qui vont souvent de pair avec un gonflement des volumes (un signal fiable) et c’est effectivement ce scénario qui semble se mettre en place. Pour autant, le timing particulier de cette hausse et l’opportunisme des opérateurs, avec les traditionnels habillages de fin de trimestre, ne sauraient être ignorés.

La dynamique de croissance ne pourra être ignorée éternellement

Alors que la thèse de la rotation sectorielle en faveur de l’eurozone et au détriment des actions américaines survalorisées (et moins bien rémunérées en termes de dividende) continue de prévaloir depuis la mi-février, les investisseurs ne vont cependant pas pouvoir ignorer longtemps la dimension « dynamique de croissance ». Joe Biden vient en effet de dévoiler les détails d’un nouveau super plan de 2 000 Mds$ (baptisé « Buil Back Better ») ayant cours sur une durée de huit ans et dédié aux infrastructures, et Wall Street est d’ores et déjà invité à anticiper un second volet d’un montant équivalent au profit des ménages défavorisés.

Ce sont donc 4 000 Mds$ qui s’ajouteraient à environ 5 400 Mds$ (déjà entérinés de mars 2020 à mars 2021), soit près de 10 000 Mds$, environ 50% du PIB américain (évalué au 31 décembre 2020) et le plus gros effort budgétaire et fiscal de tous les temps !

En face, l’Europe a eu bien du mal à initier un plan de plan de relance de 750 Mds€… sur 5 ans (c’est-à-dire 150 Mds€ par an). Quant à la France, qui se confine une troisième fois et sera la dernière à sortir du marasme, elle va aligner un troisième trimestre de récession pour creuser encore plus ses déficits et freiner le redressement de la croissance de l’eurozone.

In fine, l’Euro Stoxx 50 parviendra peut-être à tester les 4 000 points, pour le symbole, à la faveur des achats de début de trimestre. Il me semble néanmoins difficile de ne se fier qu’à l’analyse technique et à « Ichimoku » quand la crise sanitaire va de nouveau plomber la sixième ou septième puissance économique mondiale.

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