Difficile de trancher en faveur d’un scénario de contraction économique ou de poursuite d’une expansion égale ou supérieure à 6,5% en Chine. En effet, les ventes de voitures neuves ont plongé de 13,9% en rythme annuel en novembre (à 2,55 Ms de véhicules), accusant leur cinquième mois de contraction d’affilée.
Mais simultanément, les banques chinoises ont accordé pour 1 250 milliards de yuans de nouveaux prêts en novembre (182 Mds$), un montant supérieur de 11% aux anticipations de 1 100 milliards de yuans, et comparable à celui de novembre 2017.
La faiblesse de la croissance du crédit en octobre avait alimenté des spéculations sur de nouvelles mesures incitatives de la PBOC (banque centrale chinoise) et y compris une baisse de son taux directeur (inchangé depuis trois ans).
Mais là où le bât blesse, c’est qu’en dépit d’un premier train de surtaxes douanières américaines cet été, la Chine continue de dégager des excédents commerciaux records face aux États-Unis, et parvient même à les amplifier !
Pékin tient bon dans la guerre commerciale
D’après les dernières données des douanes chinoises, l’excédent commercial de la Chine vis-à-vis des Etats-Unis s’élevait à 35,55 Mds$ (après 31,8 Mds$s en octobre).
Sur les 11 premiers mois de l’année, la Chine dégage déjà un excédent de 293,52 Mds$ face aux Etats-Unis contre 251,26 Mds$ à pareille époque l’an dernier (soit +17%) : comment imaginer qu’en important un peu plus de soja, du gaz liquéfié et quelques milliers de voitures « made in USA » (Pékin vient d’abaisser les taxes), la Chine parviendra seulement à stabiliser ses excédents autour de 300 Mds$ en rythme annuel ?

Et ce qui se dessine clairement, c’est qu’une baisse délibérée des excédents – pour plaire à Donald Trump, signifierait un ralentissement de la croissance chinoise… et donc mondiale par la même occasion.