Difficile de mieux illustrer le fonctionnement à 2, 3 ou 4 vitesses de la zone euro qu’avec les chiffres de la consommation des ménages français et germaniques au mois de mai.
La consommation a fait un bond de +0,9% Outre-Rhin (après -0,3% en avril) alors qu’elle a rechuté de 0,7% en France.
Pas d’embellie à l’horizon après l’effritement de -0,1% constaté en avril.
Alors, on peut essayer de se rassurer avec un ralentissement « naturel » des dépenses en chauffage (-6,8% sur le gaz et l’électricité)… mais a-t-il fait plus froid en Allemagne au mois de mai ? Rien ne le démontre !
En revanche, il faut peut-être s’alarmer de la chute de -3,6% de la consommation de biens durables et en particulier des « biens d’équipement du logement » (−9,2%) alors que la tendance est inverse en Allemagne.
Les achats de véhicules plafonnent après un 1er trimestre « canon » : le secteur enchaîne un second repli (−0,3 % après −0,9 %).
Mais la principale différence entre la France et l’Allemagne ne réside-t-elle pas d’abord dans un accroissement soudain de plus de 1 million de la population Outre-Rhin en 1 an (en provenance majoritairement de pays en proie à une guerre civile) ?
Quels auraient été les effets d’un afflux représentant près de 1,5% de la population française sur 12 mois ?
En définitive, l’Allemagne ne se porte peut-être pas beaucoup mieux que la France côté consommation. Parce que côté excédents commerciaux, elle vient de franchir la barre des 7% qui caractérise des « excédents excessifs ».