Le baril de pétrole (-1%) retombe sous 49$. Mais il serait prématuré d’envisager l’amorce d’une correction quand la Fed s’apprête probablement à invoquer une croissance robuste pour préparer les marchés à l’annonce d’une hausse de taux dès le 15 juin qui ne deviendrait effective que fin juillet, sauf Brexit ou nouvelle impasse politique en Espagne affectant durement l’Euro (il n’est pas encore question d’un climat insurrectionnel en France, mais cela commence à se murmurer).
Le pétrole (WTI) affiche +33% depuis le 1er janvier, le dollar -3,65% : est-ce soutenable ?
La remontée du baril de +85% depuis le 11 février entraine également le remodelage des anticipations inflationnistes (nous sommes encore loin d’un dérapage des indices des prix) mais la conséquence la plus immédiate, c’est que le marché a complètement cessé de s’obnubiler sur la question de la réduction des quotas de production.
Un ministre russe vient même de déclarer qu’en débattre avait perdu tout caractère d’urgence.
Exit les négociations sur la réduction des quotas ?
La chute de la production depuis début mai présente tout de même un caractère très ponctuel : il y a une recrudescence de sabotages d’installations pétrolières au Nigeria et une chute de 50% des exportations de pétrole lourd d’Alberta… mais l’exploitation des sables bitumineux commence à reprendre un rythme plus normal.
La hausse de +33% du pétrole depuis le 1er janvier pourrait également s’expliquer par le repli du dollar… Mais il est loin d’être symétrique puisqu’il atteint seulement -3,65% face à l’euro, c’est presque un rapport de 1 à 10 et c’est une divergence qui ne semble pas tenable.
Soit le dollar est encore beaucoup trop cher (et il sera plus encore ce soir si la Fed durcit le ton), soit le baril devrait bientôt corriger.