Pour pouvoir grimper, les marchés ont besoin que se dresse devant eux un mur de l’angoisse. C’est du moins ce que prétend un adage boursier. C’est seulement quand ils sont parvenus à son sommet qu’ils risquent de chuter…
L’escalade des menaces, selon le FMI, nous mènera-t-elle au somme du Mont Olympe ?
Voilà qu’à quelques jours du “G20 Finance” de Washington, qui a lieu ce weekend, le chef économiste du Fonds monétaire international, Maurice Obstfeld, fournit aux marché un ersatz du mur de la peur. Il s’agira d’une “escalade des menaces”.
Menaces de croissance faible en provenance venant de la Chine et de grands pays émergents (Brésil, Turquie, Russie, etc.), menace de Brexit qui pourrait causer de graves dégâts.
Le FMI réduite de 3,4 à 3,2% son objectif de croissance mondiale en 2016, après 3,1% en 2015. Et encore, cela repose sur l’hypothèse que la croissance chinoise serait voisine de +6,5% !
Comme elle n’est surement pas supérieure à +3,5/+4%, cela signifie que la croissance mondiale se situera en-deçà de 3% en 2016 (le FMI s’ajustera cet été, nous prenons juste 3 mois d’avance afin de devancer l’appel).
Et que se passerait-il si le ralentissement se confirmait (comme si l’inverse était envisageable) ?
Maurice Obstfeld prévient :
“Une croissance plus faible (qui “ramollit” constate déjà Christine Lagarde) mettrait l’économie mondiale à la merci de nouveaux chocs financiers, augmenterait les risques de récession puis de mise en œuvre de politiques protectionnistes ou nationalistes”.
Bon… heureusement qu’il s’arrête là, parce que le prochain stade, c’est la dépression économique et la guerre (jamais très éloignée du nationalisme).
En réalité, ces avertissements sont un écran de fumée, parce ce qui préoccupe le FMI de la façon la plus immédiate, c’est le Grexit.
Tiens justement, les négociations avec Athènes sont suspendues depuis ce matin.
Mais ce serait se montrer exagérément alarmiste que d’affirmer que c’est peut-être mauvais signe.
Le risque principal se situe donc justement du côté du Mont Olympe de la dette grecque. Le silence du FMI à ce sujet nous paraît assourdissant.