Après la BCE la semaine dernière, on savait que la Fed et la BOJ allaient retenir l’attention des marchés.
Si la Fed n’a rien dit de spécial (elle aurait même plutôt déçu, car le marché espérait évidemment, et comme toujours, qu’elle adoucirait ses propos), la Banque Centrale du Japon a surpris tout le monde, cette nuit. En effet, elle a décidé de passer ses taux de dépôts en territoire négatif !
Cette baisse des taux d’intérêt (le taux directeur s’établissant désormais à -0,1%) vise à contrer la spirale déflationniste. En faisant payer les banques pour leurs dépôts, elle espère qu’elles réinjecteront plutôt leur argent dans l’économie réelle, augmentant ainsi la masse monétaire disponible, la circulation de l’argent… et permettant de créer de l’inflation. Autre élément important : elle espère ainsi affaiblir le Yen, qui est toujours à des sommets, pour, sait-on jamais, relancer la croissance. On notera toutefois qu’avec cinq voix « pour » et quatre « contre », cette décision est loin d’avoir fait l’unanimité.
Le Nikkei a bondi de près de 3%, en accélération au-dessus d’une petite résistance oblique (visible en noir), mouvement logiquement aidé comme toujours par un reflux du yen.
La devise nippone a en effet fortement reflué ce matin face au dollar (cf flèche verte sur ce graphique).
Graphiquement, l’important seuil horizontal des 115,50/116 yen (barre rouge) a donc tenu. L’annonce de ce matin permet à l’USDJPY de venir tester la résistance descendante (visible en pointillés noirs) autour des 123 yen.
Gardons en tête que si les marchés chutent de nouveau, le yen sera alors de nouveau et très fortement acheté, et il risque alors de se renforcer violemment : les ordres de vente stop situés sous le support risqueraient de se déclencher en cascade.
Pour le reste à Wall Street, les publications corporate hier soir restent nuancées. D’un côté Microsoft a publié des résultats en baisse mais supérieurs aux attentes, donc le titre est recherché.
De l’autre, malgré des profits record, Amazon chute car les marges sont sous le consensus.
Surveillez cet après-midi la première estimation du PIB US au quatrième trimestre : les économistes attendent une croissance de +0,9%… et le jeu du « que dira Janet » repartira de plus belle.