Pour ceux qui comme nous s’interrogeaient sur les motifs du rallye qui vient de propulser le CAC40 300 points plus haut, en ligne droite, et en cinq séances : les causes radieuses de cette euphorie boursière commencent à émerger du brouillard d’ignorance dans le quel nous nous débattions depuis le début de la semaine.
Le « rallye estival » s’enracine joyeusement dans la déconfiture conjoncturelle nippone et chinoise.
Après les nouvelles projections calamiteuses du gouvernement japonais (voir notre « brève » précédente), après la contraction surprise de -1,2% de la production industrielle en Europe au mois de mai (selon Eurostat qui au départ tablait sur un rebond), voici la grosse cerise sur le gâteau amer de la conjoncture planétaire.
Nous assistons à l’effondrement des exportations (-4,8% après -4% en mai) et des importations chinoises en juin (-8,4%). C’est le 20e mois de dégradation consécutif. Cette dégradation s’avère bien supérieure à la pire projection qui était de -6,2% le mois dernier.
Il convient de remarquer que la baisse des importations chinoises coïncide avec le basculement en territoire négatif des profits des entreprises américaines.
Il n’y a probablement pas de rapport direct… mais c’est juste pour rappeler que Wall Street bat records sur records depuis octobre 2014 alors que la croissance mondiale ralentit et que les bénéfices se contractent.
L’été 2015 fut « orwellien » (dégradation conjoncturelle mais cascade de records boursiers), l’été 2016 fait tout pour lui ressembler… mais en pire.