Le point d’orgue de cette séance de mardi aurait dû être la publication du baromètre mensuel IFO du climat des affaires et du sentiment des investisseurs en Allemagne (publié en milieu de matinée).
Les Allemands avaient le moral après la BCE, l’entêtement d’Angela Merkel pourrait le ternir.
Des événements tragiques survenus à Bruxelles ce matin viennent reléguer au second plan cette enquête de conjoncture d’habitude très suivie par les investisseurs.
L’indice IFO grimpe de 105,7 vers 106,7 en mars, surpassant le consensus des économistes qui tablaient sur 106. Cela semble traduire l’impact psychologique positif des annonces de la BCE le 10 mars dernier (baisse de ses 3 taux directeurs, accroissement de 30% de la taille du QE et de nouveaux TLTRO (prêts à long terme destinés aux banques).
Reste maintenant à évaluer l’impact de la politique d’accueil massif de réfugiés en Allemagne. La très forte progression des actes de délinquance depuis l’été 2015 dans les grandes villes allemandes accueillant des migrants et la peur d’un afflux de main d’œuvre prête à travailler à n’importe quel prix pour s’en sortir – tirant à la baisse l’échelle des salaires – suscite une opposition de plus en plus marquée au sein des milieux populaires (dont le sentiment est beaucoup moins souriant que celui des milieux d’affaires).
Angela Merkel est, par ailleurs, victime d’un malheureux hasard, même s’il faut bien se garder d’associer immigration et djihadisme : elle répétait hier encore que “la politique migratoire allemande ne changera pas”.
Une écrasante majorité de nouveaux arrivants provenant de pays musulmans, beaucoup de ses compatriotes ne l’entendent plus de cette oreille… et les mesures de sécurité anti-attentats viennent d’être renforcées dans les gares et les aéroports allemands, avec l’islam radical en toile de fond.
Un divorce entre la Chancelière et son opinion publique pourrait déboucher dès 2017 sur la constitution d’une coalition politique hétérogène de sensibilité centriste/sociale-démocrate pour contrer la montée des extrêmes… mais cette cohabitation à la germanique paralyserait pour longtemps la capacité du pays à se réformer en cas de besoin.