Nous avons vu, mardi dernier le top des small caps sur le premier trimestre. Aujourd’hui, poursuivons avec les flops. Je n’ai pas sélectionné les trois plus mauvaises performances de la cote mais celles qui ont connu des parcours assez difficiles.
Recylex (FR0000120388) : -20,8%
D’abord annoncée comme éligible au PEA PME, la valeur ne l’est finalement pas, car son actionnaire de référence est le groupe Glencore (actionnaire à hauteur de 32,1%), trop gros pour intégrer l’indice.
Mais ce n’est pas cet évènement qui a entraîné la mauvaise performance du titre : ce sont des résultats 2013 désastreux – en tout cas nettement inférieurs aux attentes. On attendait une perte opérationnelle de 5 millions d’euros, on a eu finalement eu un déficit de plus de 30 millions d’euros. On attendait une perte nette de 9 millions d’euros, on a eu une perte de 39,6 millions d’euros. Des écarts impressionnants dus en grande partie à la très mauvaise performance de l’activité plomb avec des surcapacités de recyclage en Europe. Il n’y a pas grand-chose à espérer d’autant que la reprise des cours du plomb risque d’être lente, très lente même…
Le groupe doit également trouver des financements externes pour assurer son exploitation à moyen terme… Bref, dossier encore assez compliqué et risqué aux cours actuels.
Catering International Services (FR0000064446) : -23,1%
Le spécialiste dans les prestations de service en milieux hostiles a vu son chiffre d’affaires reculer de 7,7% l’an dernier en raison d’un redressement au Brésil beaucoup plus difficile que prévu. De sorte que le groupe a pris les devant et avait lancé un profit warning sur ses résultats 2013.
Il est évident que les 9,8 millions d’euros réalisés en 2012 seront loin d’être atteints. L’action est donc très chère car la capitalisation boursière du groupe est encore de 143 millions d’euros.
A noter également que CIS, très présent dans les pays émergents, subit un effet devise très important, qui vient en plus grever aussi bien son activité que sa rentabilité. L’évolution du real brésilien est évidemment à suivre de très près alors que l’euro a par exemple gagné 15% contre la devise brésilienne l’an dernier.
Carmat (FR0010907956) : -24,5%
La mort du premier patient implanté d’un cœur artificiel, le 2 mars dernier, a entraîné toute une série de questions et même une cacophonie de réponses ou de suppositions sur les causes de son décès. Le professeur Alain Carpentier, fondateur de Carmat, évoquait la piste d’un court-circuit, hypothèse immédiatement démentie par certains actionnaires du groupe.
Finalement, les essais vont se poursuivre. La société est finalement assez « satisfaite » de ce premier essai, précisant même que le cœur bioprothétique a battu pendant 74 jours soit environ 7 millions de fois (ils espéraient 30 jours).
Nul ne met en doute le caractère exceptionnel du cœur artificiel mais certains s’interrogent sur son fonctionnement et surtout sur les causes du décès qui n’ont pas encore été communiquées.
De plus, la valorisation actuelle, autour de 377 millions d’euros, ne laisse pas de place à de nouvelles déconvenues.
Bref, de spéculatif, le dossier est devenu très spéculatif… et c’est comme un pari que vous devez envisager de vous positionner sur ce titre.