A quelques heures d’intervalle, Moody’s puis l’OCDE ont abaissé leurs prévisions de croissance mondiale. Pour l’OCDE, c’est le second abaissement en trois mois. Cette fois, la prévision de croissance mondiale est ramenée à +3% contre +3,3%. Moody’s avait abaissé la sienne de 3 à 2,5%, mais pour les seuls pays du G-20. En ce qui concerne 2017, l’objectif est ramené de +3,6% à +3,3%.
Après Moody’s ce matin, c’est au tour de l’OCDE de revoir la croissance mondiale à la baisse
Catherine Mann, chef économiste de l’OCDE, invoque « le ralentissement des pays émergents et la très modeste reprise des économies avancées. La croissance observée l’année dernière était déjà la plus lente des cinq dernières années ».
La dégradation est plus prononcée pour les économies émergentes exportatrices de matières premières, mais les Etats-Unis ne sont pas épargnés. La croissance américaine en 2016 est nettement revue à la baisse, de 2,5% à 2%. Le Philly FED est en repli à -2,8 en février contre -3,5 en février, c’est « moins pire »… mais cela reste négatif.
La France fait presque bonne figure avec -0,1 point à 1,2%, mais c’est loin des +1,5% de croissance attendus par le gouvernement.
Assez paradoxalement et en dépit de très mauvais chiffres d’imports et d’exports en janvier, l’OCDE maintient inchangées ses prévisions pour la Chine, à +6,5%, mais révise fortement à la baisse la croissance du Brésil : de -1,2% à -4% en 2015 alors que le pays est en pleine année olympique.
Tout ce qui précède n’émeut pas les marchés (cinquième séance de hausse en Europe), puisque récession et menaces déflationnistes sont synonymes de davantage de drogue monétaire !