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LUNA perd 99% : que s’est-il passé ?

La chute historique du stablecoin Terra (LUNA) met en lumière la volatilité du marché des cryptos et la dangerosité des structures à risque. Comment les repérer ?

Les choses vont vite sur les marchés, et en particulier sur les cryptomonnaies. A peine 48h après mes écrits du début de semaine, l’accélération de la baisse est au rendez-vous. Après, on le sait : la volatilité est souvent exacerbée à la hausse comme à la baisse.

Mais ce à quoi on a assisté hier est historique : je fais référence à Terra (LUNA) qui plonge dans un mouvement qui rendrait anecdotique les crises historiques des marchés financiers traditionnels, comme l’éclatement de la bulle internet ou la crise des subprime.

Encore à proximité des 100 $ fin avril, Terra (LUNA) a plongé de plus de 99% ce matin pour coter sous les 1 $ (cf encadré jaune ci-dessous) !

graphique LUNA

En cause : le décrochage de son stablecoin algorithmique, l’UST. Le projet peinait à maintenir la parité avec le dollar et malgré les efforts du management (le créateur du projet ayant émis des prêts en Bitcoin à hauteur de 1,5 milliards de dollars), la baisse a fini par s’accélérer (cf cercle jaune ci-dessous).

graphique UST

L’USDT est un stablecoin algorithmique qui a la particularité de ne pas être adossé à une réserve de valeur « réelle » en dollars. Et ce contrairement au Tether dont quelques rumeurs remettaient en question ses collatéraux (cf ces historiques ici ou par exemple).

Lumière sur les structures à risque

Mais pour en revenir au cas de l’UST, le fait est que le protocole Terra (LUNA) attirait les investisseurs avec de gros rendements. En général, dans le domaine du staking/lending, on peut observer des rendements à deux chiffres sur des projets plus ou moins risqués. Mais pour ce qui est des stablecoins, les rendements moyens tournent autour des 5% environ en moyenne. Soit dit en passant, c’est déjà amplement supérieur au « quasi sans risque » sur les marchés traditionnels.

Pour faire le parallèle avec les obligations, cela revient à comparer les obligations d’Etat – elles aussi normalement sans risque – aux rendements du high yield (rendements sur les obligations d’entreprises dont les fondamentaux s’avèrent risqués).

Dans le cas du protocole Terra (LUNA), le rendement avoisinait les 20%. Stablecoin oblige, c’était censé être sans risque. Un peu trop beau pour être vrai (enfin surtout durable) ? C’est malheureusement la dure réalité à laquelle sont confrontés les holders du projet à ce stade…

Ce type de mécanisme et les conséquences qui en découlent mettent en lumière des structures à risque (du type pyramide de Ponzi) et des phénomènes qui peuvent avoir un effet domino dévastateur.

Avec notamment le concept d’appel de marge que j’évoquais en fin de semaine dernière dans mon service Cryptos Trading.

Ces sociétés que le Bitcoin peut entraîner dans sa chute

Je ciblais la société Microstrategy dont le directeur financier évoquait le risque de margin call en cas de décrochage du Bitcoin sous les 24 000 $. Le prix de revient moyen de ses Bitcoins achetés ces derniers mois/années était au-dessus des 30 000 $. En marked to market – c’est-à-dire en valeur réelle et instantanée sur les marchés – il y a un risque non négligeable pour le bilan de ce genre de sociétés en cas de chute libre du Bitcoin. En effet, les Bitcoins constituent l’essentiel de l’actif au bilan de la société dont l’équilibre est à risque en comparaison du passif équivalent – c’est-à-dire les dettes bancaires notamment. D’où la chute du titre en bourse dernièrement…

On retrouve également ce genre de montage à risque lié au Bitcoin chez bon nombre d’acteurs. Par exemple – dans un autre registre et à une échelle de risque moindre – avec le cas de Tesla. Et plus particulièrement d’Elon Musk, surtout dans ses modalités de rachat de Twitter.

C’est une alternative qui a mes faveurs, puisqu’en toute transparence je suis short sur Tesla (comme en témoignent mes derniers trades en date dans SMS Cash Alert). De quoi mettre à profit l’adage boursier selon lequel les marchés prennent « l’escalier pour monter mais l’ascenseur pour descendre ». Et ce n’est pas le chute libre de plus de 99% de Terra (LUNA) en à peine une semaine qui me fera dire le contraire.

D’autant que plus largement, sur les marchés financiers, le contexte est très compliqué alors que les chiffres de l’inflation US sont ressortis supérieurs aux attentes. Le sell in may and go away semble particulièrement de circonstance, en particulier pour le segment des cryptos…

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