Malgré une révision complète du moteur et une optimisation de l’injection et du turbo, la grosse berline allemande perd de son accélération et de sa vitesse de pointe selon la dernière estimation de la Bundesbank qui revoit à la baisse la croissance et l’inflation en 2016.
Même avec l’installation d’un turbo, le moteur Allemand perd de la traction
La « Buba » réduit de 0,1% sa prévision d’expansion du PIB à +1,7% et abaisse fortement celle de l’inflation de +1,7 à +1,4%.
C’est un comble quand on sait que les précédentes projections avaient été formulées fin 2015, bien avant que la BCE ne sorte le Bazooka (baisse de taux) + le mortier de 120 (20 Mds de plus pour le « QE ») + le canon de marine longue portée (TLTRO).
Autrement dit, plus la BCE fait tonner son arsenal, moins il y a de croissance et moins il y a d’inflation.
Et l’Allemagne bénéficie de surcroît, et c’est la Bundesbank qui le souligne « d’une croissance vigoureuse de l’emploi, alimentée pour une part considérable (oui, considérable, il fallait bien ça) par le flux de travailleurs en provenance des pays de l’Union européenne ».
Et il n’y a pas que des « travailleurs » puisque pas moins de 7000 médecins grecs ont quitté leur pays, la population locale n’ayant plus les moyens financiers de se payer une consultation et surtout de se payer des médicaments… qui, de toutes façons, ne sont plus livrés aux pharmacies et aux hôpitaux.
Le point réellement positif du rapport de la Bundesbank réside dans « la croissance robuste des revenus et les gains de pouvoir d’achat découlant de la baisse des prix de l’énergie ».
Mais attention, voici à notre avis l’un des points clés du rapport semestriel de la Buba : l’Allemagne va bénéficier en particulier – et elle sera la seule dans ce cas en Europe – « d’un accroissement notable des dépenses publiques » liées à l’accueil du flot de 1 million (voire plus) de réfugiés (eh oui, de la dépense pure, c’est aussi du PIB).
Imaginez quelle sera la vigueur de la croissance dans les pays qui restent confrontés à un chômage de masse et qui ne disposent pas des marges budgétaires (en cas de déficits excessifs, ce qui inclut tous les pays à l’ouest ou au sud du Rhin) leur permettant d’offrir le gite et le couvert aux réfugiés.