Début d’année oblige, outre mes meilleurs voeux de réussite et de santé, je vais vous faire part ce que j’ai en tête en 2015 pour le CAC40. Plus précisément, je vais passer en revue les raisons et arguments qui soutiendraient des scénarios haussiers ou baissiers. De cette manière, vous pourrez voir ce qui se dessine au fil des mois et de quel côté penche la balance.
Vous connaissez le contexte : les sujets d’inquiétudes se multiplient (Russie et Pétrole, Grèce, risque de déflation en Europe, relèvement des taux de la Fed), et nous avons une forte hausse de la volatilité depuis le dernier trimestre 2014. Eh bien accrochez-vous : je pense que ce n’est qu’un début — ce qui n’est, historiquement, jamais de bon augure !
La volatilité se déchaîne… et ce n’est que le début
Dans un contexte « normal », on dit déjà que les marchés « prennent l’escalier pour monter et l’ascenseur pour descendre ». Ils mettent du temps à monter mais chutent par contre vite (cf la séance de lundi). Or vous avez vu la volatilité sur le CAC au dernier trimestre : c’est l’ascenseur dans les deux sens : -15% à la mi-octobre avant de reprendre ces +15% jusqu’à fin novembre… puis de rechuter de 10% durant la première quinzaine de décembre pour en reprendre quasiment autant sur la dernière quinzaine.
Je fais d’ailleurs un peu le même constat à Wall Street.
Regardez par exemple le S&P500 qui avait aligné sept semaines consécutives de hausse (ce qui n’est tout de même pas rien) jusqu’au 8 décembre, avant donc de retomber. De même, que dire de la fin d’année sur le Dow Jones ? Juste avant Noël, le Dow alignait une cinquième séance de hausse d’affilée en franchissant le cap des 18 000 points culminant après une hausse de plus de 1 000 points en une semaine — ce qui n’est seulement arrivé que cinq fois dans l’histoire l’indice ! Vous trouvez cela sain ? De mon côté : bof…
La faiblesse relative du CAC40 n’augure rien de bon
Qui plus est, le CAC fait déjà preuve d’une importante faiblesse relative en comparaison des indices américains. Pour un S&P 500 qui est en hausse de +11% en 2014, le CAC n’est finalement même pas parvenu à terminer dans le vert !
Dès lors, posez-vous cette simple question : où ira le CAC si une correction se met en place à Wall Street et sur le S&P 500 ?
Car comme on l’a vu durant les premières quinzaines d’octobre et de décembre, quand le S&P 500 consolidait seulement de 5/6% en moyenne (on parlait de simples phases de consolidation), le CAC, lui, plongeait littéralement. Sous les 3 800 à la mi-octobre. Vers les 3 900 points à mi-décembre.
Et bien si le S&P 500 corrige ses dernières années de hausse (une baisse de 10/15% serait saine et normale) alors un retour sous les 3 600 points me semble fort probable pour le CAC… Voire même sur les 3 300 points en sortie de son canal ascendant, si le S&P 500 devait baisser plus nettement et revenir en pull back marqué vers les 1 600 points (-20%).
Le S&P500 peut-il revenir sur les 1 600 points ?
Penchons-nous sur ce graphique de long terme du S&P500.
1. Hypothèse haussière
Depuis 2011, l’indice US évolue dans un canal ascendant sans faille (visible en noir).
Le franchissement de la résistance horizontale des 1 580 points en 2013 (ligne rouge) a permis à l’indice de sortir par le haut d’une importante zone de congestion horizontale dans laquelle il évoluait depuis le début des années 2000. En théorie, l’objectif final du SP500 serait à 2 300 points, qui correspondent au report d’amplitude du range (flèches noires).
Dans cette hypothèse, ce serait le mode « lunettes roses » sur le CAC. Nous aurions alors une potentielle figure en « épaule-tête-épaule » inversée (de continuation) sur le CAC qui donnerait une implication haussière.
2. Hypothèse baissière
Mais à l’inverse, je crains plutôt que le S&P 500 calle dans la zone actuelle des 2 100 points.
Reprenez le graphique du SP500. Nous avons en effet un haut de canal ascendant qui fait barrage ainsi que des divergences baissières sur les indicateurs techniques (flèche rouge sur le RSI).
Alors si les supports des 1 950 points et surtout des 1 830 points venaient à casser, on risque de vite revenir en pull back sur le haut de notre ancien range de long terme (vers les 1 600 points).
Et dans ce cas, le CAC risquerait d’aller bien plus bas que les niveaux revisités au dernier trimestre 2014.
Ayez en tête ces niveaux importants sur le CAC40
Reprenons notre graphique du CAC40.
– A la hausse, la résistance importante st autour des 4 450 points (pastille rose). Le franchissement de la ligne de cou de l’E/T/E inversée validerait le scénario « lunettes roses ». Nous pourrions alors envisager de nouveaux sommets à envisager (vers les 4 850 points alors en cible de Fibonacci). C’est effectivement une possibilité pour 2015 SI le S&P 500 va chercher son objectif majeur des 2 300 points.
– A la baisse, la zone de « support sensible » sur le CAC est dans les 3 900/4 000 points soit dans la région basse testée à deux reprises à la mi-octobre et à la mi-décembre 2014 (voyez le zoom).
A retenir en ce début 2015
Si le risque baissier me semble prédominer, les deux scénarios restent possibles. Mais soyons honnête : rien n’est écrit à l’avance, personne n’en sait rien et méfiez-vous des positions tranchées. La seule chose que nous pouvons faire, c’est baliser les hypothèses de scénario pour les détecter et être prêts quand ils se dessineront.
Ce qui est sûr par contre, c’est que pour le CAC soit en mode « lunettes roses », Mario Draghi et la BCE devront être rapidement au rendez-vous et activer la planche à billets. Sans même envisager d’éventuels « cygnes noirs » (comme la démission de Mario Draghi), une action forte de la BCE est selon moi nécessaire… mais, attention, pas forcément suffisante.
Car en simultanée, le S&P 500 ne devra pas caler ! C’est selon moi le point, encore plus crucial. Car QE ou pas en Europe, n’oubliez jamais que c’est le S&P 500 qui a toujours fait et continuera de faire la tendance sur le CAC. Et comme toujours, si Wall Street éternue, l’Europe s’enrhume. Gardez donc bien cela en tête…
La cassure ou le franchissement de l’une de ces deux bornes sera déterminante. C’est en tout cas ce je suivrai de très près pour mes abonnés dans les prochaines semaines… car ce que vous ne devez pas oublier, dans ce contexte de marché, c’est qu’il faut être réactif.
En effet, étant donné que le moyen/long terme est assez flou, je me reporte que le court/ très court terme et profite de la moindre variation du CAC40 ou des actions pour prendre des gains avec effet de levier (hier et avant-hier, par exemple, nous avons réalisé nos quatrième et cinquième gains d’affilée : +100% et +12% sur le CAC40 en quelques heures : profitez-en à votre tour ici)