Selon la dernière enquête de l’OIT (Organisation internationale du travail) publiée ce lundi, l’année 2021 ne sera pas à la hauteur des anticipations de reprise affichée par la plupart des pays touchés par la pandémie : quels que soient les scénarios envisagés, la baisse de l’emploi risque de se prolonger en 2021 avec une nouvelle réduction de 3% des heures travaillées dans le monde entier, après 8,8% en 2020.
La pandémie a provoqué des “dommages massifs” l’an passé, avec l’équivalent de 255 millions d’emplois perdus (dont 10 millions aux Etats-Unis).
Pour bien se figurer l’ampleur relative des dégâts, 4 fois plus d’heures de travail se sont évaporées par rapport la crise financière de 2008/2009.
Guy Ryder, directeur général de l’OIT, souligne que les femmes ont été plus touchées que les hommes : “Les femmes risquaient beaucoup plus que les hommes de devoir quitter le marché du travail et de se retrouver inactives.”
Cela s’explique par le fait que beaucoup de femmes occupent des emplois à temps partiel et peu qualifiés, les plus susceptibles d’être “ajustés” lorsque la charge de travail décroît, sans parler des confinements qui contraignent nombre d’entre elles à renoncer à leur job pour s’occuper d’enfants qui n’ont plus école en présentiel.
Après les femmes, les plus lourdes pertes d’emplois s’observent chez les jeunes (âgés de 15 à 24 ans) : -8,7% en 2020, contre -3,7% au-delà de 24 ans.
Les jeunes occupent souvent des jobs d’appoint dans les secteurs de l’hôtellerie/restauration/parcs de loisirs, où un cinquième des emplois a disparu.
L’OIT rappelle le risque d’apparition “d’une génération perdue” à mesure que la crise sanitaire se prolonge et que la stratégie des confinements se généralise.