Et pendant que Panama Papers mobilise les médias – alors que la fragilisation de David Cameron renforce les partisans du Brexit – on vote aux Pays-Bas sur l’adhésion des citoyens concernant la ratification par le parlement néerlandais de l’accord d’association entre l’UE et l’Ukraine proposé en novembre 2013.
Cette accord avait déclenché l’insurrection du Maïdan, en plein jeux olympiques à Sotchi, en Russie, précipitant la fuite du Président de l’époque, Viktor Ianoukovitch, ratifié en mars, puis en juin 2014.
Référendum hollandais : souci ou en stand by ?
Dans un grand élan de solidarité européenne, les Pays-Bas avait accueilli l’Ukraine à bras ouverts. Mais les dérives du nouveau régime et le risque de voir affluer des travailleurs habitués à gagner entre 150 et 180€/mois ont retourné une partie de l’opinion. Petro Porochenko tente, en effet, de faire cohabiter au sein d’une même coalition des mouvements hétéroclites d’extrême droite nationaliste, des formations anti-russes, pro-corruption, des néolibéraux, etc.
Comme la constitution néerlandaise le permet, une pétition recueillant 300 000 signatures permet de contraindre le Parlement à réexaminer un texte de loi et à l’abroger si telle est la volonté populaire.
Celle concernant la révision de la loi approuvant l’association de l’Ukraine à l’espace de libre échange européen à rapidement recueilli environ 500 000 signatures et le « non à l’Ukraine » semble devenu majoritaire – et même très largement – alors le personnel politique europhile continue de se prononcer en faveur du texte adopté mi-juillet dernier.
Il y a quelques semaines, tout allait bien pour les partis ayant soutenu l’accord : la pétition allait être rejetée, personne n’en parlerait, ce que l’Europe avait fait, personne ne le déferait. Le vent a tourné dans les derniers sondages et le « non » semble largement en tête… et là, cela change pas mal de choses.
Cela mettrait La Haye et Bruxelles en porte à faux vis-à-vis de Kiev, ainsi des partenaires de l’UE.
Mais aussi et surtout, cela montrerait des citoyens capables de reprendre la main sur les rouages de la démocratie… et de la construction européenne !
Ce sera de toutes manières considéré comme une victoire des eurosceptiques, le référendum se transformant, en partie, en vote contre la construction de l’Europe-même… Cela tomberait au plus mal à 2 mois et demi du référendum sur le Brexit alors que l’indépendantisme ressort en tête dans de nombreux sondages réalisés au Royaume-Uni.