◊ Cher trader,
J’espère que vous avez passé de bonnes vacances et que vous êtes reposé, prêt à attaquer une nouvelle année.
Pour cette reprise, je vous propose de faire un point sur la situation des marchés américains. Comme on le constate sur le graphique de l’indice élargi américain, les prises de bénéfices se sont bien imposées à Wall Street depuis le début du mois. Logique, après 8 semaines de hausse. Notre dernier billet à ce sujet a donc parfaitement fonctionné.
A présent, je dois vous dire que je suis très réservé pour la suite car j’ai plusieurs arguments qui m’incitent à la prudence.
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◊ Des motifs de prudence
Deux éléments principaux : une tendance corporate défaillante et, bien évidemment, la perspective d’un ralentissement du QE de la Fed.
Le premier point d’abord : les entreprises n’ont pas affiché de résultats engageants. Dans mon article de fin juillet, je vous parlais de plusieurs cycliques dont les comptes trimestriels ne m’avaient guère emballé. Depuis rien n’a changé, et le marché ne s’engage plus sur la micro-économie (comprenez, les perspectives des entreprises). Prenez deux exemples rien que la semaine dernière :
- le cas de HOME DEPOT (HD-Nyse) d’abord. Le géant américain du bricolage a relevé ses objectifs annuels après avoir battu le consensus au deuxième trimestre grâce à la reprise du marché immobilier américain. Malgré cela, et de manière probablement symptomatique d’un marché encore “toppish”, après une ouverture en hausse, le titre a finalement terminé dans le rouge après sa publication…
- à l’inverse, quand le consensus est manqué, la sanction ne se fait pas attendre. Dans la même idée que CISCO (CSCO-Nasdaq) à la mi-août, HP (HPQ-Nyse) a dévissé jeudi de plus de 7% après ses comptes. Il faut dire qu’on voit mal comment l’annonce d’une croissance zéro attendue pour 2014 (révision à la baisse des perspectives) aurait pu susciter l’enthousiasme.
Venons-en maintenant à la partie “technique” du marché. Outre les éléments que je mettais en avant fin juillet sur la situation excessive des marchés américains (divergences baissières sur les indicateurs, indicateur AAI en excès, VIX bas), un nouvel élément est apparu durant la première quinzaine d’août. Le présage d’Hindenburg.
◊ Hindenburg, c’est quoi ?
L’utilisation empirique de cet indicateur assez rare – qui fait directement référence au crash du Hindenburg, un dirigeable allemand, en 1937 –, vise à détecter les périodes durant lesquelles les probabilités d’un krach ou d’une chute sévère des valeurs boursières augmentent.
Comment se calcule cet indicateur ? Il est composé de différentes variables techniques. De manière synthétique, il y a plusieurs critères qui doivent être réunis. Voici les quatre principaux critères que l’indicateur requiert :
- un nombre important de valeurs cotées sur le NYSE – représentant plus de 2,2% des échanges enregistrés sur la séance – inscrivent un nouveau plus-haut annuel. Le même jour, un nombre similaire de titres inscrivent, quant à eux, un nouveau plus-bas sur un an glissant – donc au cours des 52 dernières semaines ;
- le nombre de valeurs inscrivant de nouveaux plus-hauts ne doit pas être plus de deux fois supérieur au nombre de nouveaux plus-bas sur l’année glissante ;
Pour étayer ces deux premiers points, un petit commentaire s’impose. En effet, contrairement à une tendance “saine”, le fait que ces deux événements surviennent simultanément n’est pas un gage de sûreté. Dans un marché “sain”, un minimum d’uniformité est requis.
- l’indice de référence, le NYSE Composite doit être au-dessus de sa moyenne mobile à 50 jours ;
- enfin, l’indicateur de tendance McClellan doit être inférieur à 0.
Comme nous allons le voir, ces quatre éléments étaient réunis à New York durant la première semaine d’août. Précisément, les mardis 6 et 13 août. Regardez les données du Wall Street Journal, source efficace et fiable – accessibles gratuitement ici. Comme vous le voyez, les deux jours en question, plus de 100 valeurs ont fait de nouveaux plus-hauts annuels tandis que plus de 190 inscrivaient des plus-bas annuels. La règle est donc bien respectée.
De plus, comme vous pouvez le constater sur ce graphique du NYSE, le troisième postulat était bien valide (flèches vertes sur le graphique).
Si quelques problèmes d’affichage ne me permettent pas de vous illustrer le dernier postulat, l’indicateur McClellan, rassurez-vous le signal était lui aussi bien présent, en territoire négatif.
◊ Faut-il s’attendre au pire ?
Attention : loin de moi l’idée de vous dire que la “fin du monde” est proche. Les différents scénarios de marché qui découlent de la validation du signal d’Hindenburg restent historiquement “mitigés” (nous en avions par exemple eu un, invalidé, en 2012).
Toutefois, il faut savoir quels sont les risques, histoire au moins de vous y préparer. Car dans un passé assez récent, la validation de ce présage – apparu à trois reprises les 13, 21 et 22 juin 2007 — avait précédé l’éclatement de la crise des subprime. Et on connaît tous la suite… un krach de plus de 50% jusqu’en mars 2009. Sur ce point, il est d’autant plus intéressant de noter que les divers krachs enregistrés sur le NYSE depuis 1985 ont TOUS été précédés par ce fameux présage. Donc, je dirais que, d’un point de vue empirique, il n’y a pas eu de krach sans Hindenburg, mais que Hindenburg ne signifie pas obligatoirement krach. Il s’agit donc d’un critère nécessaire mais pas suffisant.
Ensuite, en termes de potentiels de baisse, différents scénarios sont possibles :
- dans l’hypothèse la plus optimiste, les chances d’une baisse du marché de 5 à 10% sont d’environ 75%. Autant dire qu’aujourd’hui, avec un S&P 500 qui a déjà corrigé de près de 5% depuis ses sommets du début du mois, nous avons peut-être déjà fait une bonne partie du chemin ;
- gardez par contre en tête les hypothèses plus sombres : celles d’une baisse de plus de 20% des marchés, voire d’un krach (entre -40 et -50%). Je vous l’accorde, leurs probabilités sont beaucoup plus faibles : 15% et 5%. Mais quand je vois le S&P 500 revenir sur le bas de son canal ascendant de moyen terme (risque de cassure ?), les perspectives prudentes au niveau corporate ou encore le ralentissement probable du QE, je ne peux m’empêcher d’être prudent et d’avoir ce présage en tête.
Quoi qu’il en soit, les semaines qui viennent nous diront si le présage d’Hindenburg n’annonçait que la simple correction du mois d’août sur le S&P 500…
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