A la Bourse de Paris, il y a de la friture sur la ligne. La guerre fait rage entre les opérateurs télécoms pour ravir SFR, le numéro deux français de la téléphonie mobile. Contre toute attente, c’est Altice, qui tient le haut du combiné. Vivendi, la maison-mère de SFR, a préféré le propriétaire du câblo-opérateur Numericable à Bouygues Télécom. Le conseil de surveillance du géant de la communication a décidé d’entrer le 14 mars 2014 en négociations exclusives avec Altice (LU1014539529) pour une période de trois semaines.
Pour Bouygues Télécom, il s’agit d’un sacré revers. La filiale du groupe de BTP a tout fait pour mettre la main sur SFR n’hésitant pas à relever son offre et à proposer à son ennemi juré, Iliad (FR0004035913)qui détient Free Mobile, de lui céder son réseau pour « seulement » 1,8 milliard d’euros afin de contenter l’Autorité de la concurrence. Mais ni le lobbying intensif de Bouygues Télécom, ni le soutien affiché du ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg pour la filiale du « bétonneur » n’ont réussi à décrocher Vivendi de son premier choix.
Lignes haute tension
Pour autant, la messe est loin d’être dite. Selon BFM Business, Bercy aurait ouvert une enquête sur la situation fiscale de Patrick Drahi, le patron de la holding Altice domicilié en Suisse. Et Jean-Pierre Jouyet, le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), actionnaire de Vivendi, a évoqué dans une interview publiée le 18 mars 2014 dans le quotidien Les Echos un rapprochement entre Vivendi, SFR et… Bouygues. Si cette effervescence fait varier, au gré des rumeurs, à la hausse et à la baisse, les cours de Numericable, de Bouygues, de Vivendi, d’Iliad et même d’Orange, elle a également des répercussions du côté des small et mid caps du secteur.
Car, on le sait peu, mais la place de Paris compte des petits opérateurs positionnés sur des marchés de niche. Il en va ainsi de Budget Télécom (FR0004172450). Créée en 1999, cette société dont le siège se situe à Montpellier s’est spécialisée dans les communications « low cost ». Le groupe est connu pour ses activités de téléphonie longue (cartes internationales prépayées, call-back…). Coté sur Alternext, le titre a perdu près de 55% depuis le 1er janvier. En plus de la baisse de 30% de ses ventes, cette chute résulte d’une restructuration de l’actionnariat et du développement d’une nouvelle activité de maîtrise des dépenses d’énergie.
Opérateurs de niches
Dans le même temps, le cours de l’action Keyyo (FR0000185621) n’a quasiment pas bougé. L’ex-Phone Systems & Network ne commercialise pas ses offres en direct mais en « marque blanche ». L’opérateur alternatif s’appuie sur la notoriété de ses partenaires, comme le Groupe Banques Populaires ou l’enseigne de distribution Cora.
Acropolis Télécom (FR0010678284) a opté pour un créneau encore plus particulier : la téléphonie sur Internet, également appelée « voix sur IP » (VoIP), pour le compte des entreprises. Sa clientèle va de la TPE de 5 collaborateurs au groupe de 2 000 salariés, disposant d’un ou plusieurs sites, en France ou en Europe. Un modèle économique qui trouve des adeptes : la valeur, cotée elle aussi sur Alternext, a progressé de plus de 50% depuis le début de l’année.