La tension des taux que nous avons ce matin en Europe est loin d’être anodine :le rendement du Bund fait une incursion au-delà des 0,5% pour la première fois depuis le 26 janvier.
L’OAT française grimpe au-delà des 1,12%, sa pire performance depuis le 22 février et se rapproche du zénith des 1,145% du 6 et 7 février.
Mais il y a encore plus alarmant : les BTP italiens (toujours le 10 ans) pulvérisent leur record annuel à 2,402% (précédent record à 2,37% le 6 février), et affichent un plus-haut depuis fin août 2014.
Quand aux Bonos espagnols, ils avaient établi un nouveau record annuel à 1,90% hier… Aujourd’hui à 1,92%, ils affichent des rendements inédits depuis octobre 2015.
Et s’il fallait une preuve supplémentaire de la détérioration du climat obligataire, les outils « coffre fort » comme les Bons du Trésor (Schatz) de maturité 1 an viennent de battre un record symétrique d’attractivité avec un rendement surréaliste de -0,948% : vous prêtez 100 € à l’Allemagne, elle vous rendra seulement 99,05 € dans un an.
Il devient urgent de s’interroger sur ce que pensent gagner (ou espèrent ne pas perdre) ceux qui achètent des Bunds avec la certitude immédiate de se faire confisquer pratiquement 1% de leur mise.
L’éclatement de la zone euro fait peur au marché !