En novembre 2011, et suite à mon entretien avec Jean-Claude Puerto, je vous ai longuement présenté UCAR (FR0011070457), ce spécialiste de la location de véhicules en France. C’était quelques mois après son introduction en Bourse et, à l’époque déjà, je soulignais la faible liquidité du titre.
Les choses n’ont pas changé depuis. La semaine dernière par exemple, il s’est échangé seulement 400 titres en 5 séances ! Et pourtant, cette semaine-là le groupe publiait son chiffre d’affaires annuel… En cause un flottant toujours aussi faible : pas plus de 18% pour une capitalisation de 26 millions d’euros.
En dépit de ses fondamentaux la société semble malheureusement ne pas profiter du vent de folie qui souffle sur les small caps depuis 1 an. Si l’indice CAC Small a gagné 40% depuis le 1er janvier 2013, Ucar a à peine grappillé quelques pourcents
Une belle solidité financière et une valeur attractive
Côté chiffres, le groupe a dégagé un chiffre d’affaires de 60,8 millions d’euros l’an dernier, en recul de 6,7%. Mais ce recul est essentiellement imputable à la décroissance de l’activité achat/vente de véhicules qui est faiblement margée.
Ucar, malgré la conjoncture morose que nous connaissons, a tout de même enregistré l’an dernier une hausse du nombre de ses agences, passé de 242 à 252. Et, selon les dires du management, la rentabilité devrait connaître une nette amélioration sur l’exercice 2013. Le résultat net, par exemple, pourrait même doubler et avoisiner les 2 millions d’euros d’après les estimations que je me suis procurées.
La situation financière reste par ailleurs solide. Les résultats semestriels publiés en septembre dernier évoquaient une trésorerie nette de l’ordre de 10 millions d’euros. Cela veut dire que si on raisonne en termes de PER, la valeur se paye 13 fois ses bénéfices, ce qui semble correct. Mais si on prend le fameux VE/Ebitda, utilisé notamment dans le secteur, on tombe sur un ratio inférieur à 4, ce qui est franchement donné.
Alors pourquoi je ne vous conseille pas UCAR ?
Tout simplement parce que les volumes sont si faibles qu’acheter 1 000 titres avec un ordre ATP (à tout prix) peut faire décoller l’action de plus de 10%. Ucar est en plus dans une période d’immobilisme. La raison est simple. Le dirigeant, qui est également l’actionnaire principal du groupe, tout comme les principaux fonds au capital, ne veulent pas vendre aux cours actuels. Et les acheteurs potentiels – je parle par exemple des fonds – ne trouvent pas de blocs en contrepartie et surtout ne vont pas prendre le risque d’acheter sur le marché.
Alors quel est l’intérêt d’être coté ? Tout simplement cela offre de la visibilité et de la crédibilité à la société auprès de ses clients et de ses fournisseurs – si vous êtes abonné à Mes Valeurs de Croissance et que vous lisez mes interviews de P-DG, vous savez que c’est l’un des premiers arguments avancés par les dirigeants quand je leur demande pourquoi ils ont choisi d’introduire leur boîte en Bourse. Il est évident que la Bourse offre une certaine légitimité aux small caps. Et ce, même s’il y a un coût et même si en private equity dans le non coté la société pourrait valoir beaucoup plus.