11h55
Comme on le voit sur le graphique ci-dessous, l’indice PMI chinois est fortement assujetti à une saisonnalité. Le pic de l’année est traditionnellement en avril, suivi d’une baisse dont le point bas est atteint en juillet. Il n’y a pas eu de pic en avril cette année, la Chine devrait voir un ralentissement encore plus marqué cet été.
Si on fait abstraction de 2008 – année de l’effondrement des bulles financières et de l’excès inverse en 2009 –, on constate ces dernières années que la bourse de Shanghai suit l’indice PMI. En 2010 : forte chute entre avril et juillet, en 2011 point haut en avril et chute jusqu’en novembre.
Cette information n’est pas très encourageante pour les mois qui viennent pour le SSE.
Une crise de liquidités semble se développer en Chine et le stress noté la semaine dernière n’a pas diminué. En effet, le SHIBOR (le taux des prêts interbancaires à un mois) continue de monter et le taux overnight était encore vendredi à la clôture à 6,968%. Citigroup anticipe que la hausse du SHIBOR devrait se répercuter au niveau des banques et affecter la croissance au deuxième semestre, ce qui devrait peser lourd sur les prix des matières premières.
La BPoC (Banque of China) semble néanmoins ne pas vouloir injecter de liquidités dans l’économie à court terme. Cette tension risque de perdurer jusqu’à la fin du mois, notait Cheng Qingsheng, analyste en obligations chez Evergrowing Bank à Shanghai.
Les autorités ont mis en garde vendredi à la une de China Securities que l’influx de « capital étranger dans l’économie chinoise avait baissé sévèrement et pourrait même refluer si la politique de QE s’arrêtait. Le retrait de capitaux sur les fonds d’investissement en Chine la semaine dernière avait été le plus fort depuis 2008. Elles ont également rappelé que le crédit total avait atteint 221% du PIB, soit 8 fois plus que dix ans plus tôt et que le paiement des intérêts représentait cette année 1000 milliards de $ pour les sociétés. La charge de la dette est beaucoup plus importante en Chine qu’ailleurs et absorbait l’essentiel des liquidités au lieu d’aller s’investir dans la production. Il est possible d’abaisser les taux d’intérêt au deuxième trimestre, cela allégerait la dette des entreprises. »
Quand la chine prend froid, l’Australie s’enrhume. Albert Edwards, de SG Cross Asset Research, nous met en garde contre une forte dépression à venir de l’Australie. Profitant pleinement de l’essor de la Chine grâce à ses matières premières, l’Australie a connu 20 ans de croissance, sans souffrir des crises financières successives qu’a connues l’Occident. La bulle immobilière et la bulle du crédit atteignent des sommets, faisant s’envoler le prix du M2 à Melbourne et Sydney.
L’atterrissage de la Chine devrait faire baisser les matières premières et faire éclater la bulle australienne d’après Edwards. Sa devise devrait en souffrir notablement.