Plus grosse est l’erreur, plus indulgent est le public ?
C’est en tous cas ce que semble jouer le courtier Bernstein qui publie une analyse dont il ressort que l’objectif de cours sur Vallourec (FR0000120354) n’est pas abaissé de 50% (on s’est trompé), ni divisé par 3 (on s’est lourdement trompé), ni par 4 (on aurait mieux fait de demander à l’agent d’entretien, il a certainement plus de bon sens que nos analystes), mais par 5 et demi !
Vallourec : rien ne nous aura été épargné !
Voilà, voilà, bon ben… sur Vallourec, y’a un petit coup de moins bien, on va réduire un peu notre estimation : de 11€ vers 2€.
Cette étude aurait pu apparaître crédible si elle était parue 3 semaines plus tôt, quand le titre flirtait avec les 3,2€, ou à la rigueur quand le cours hésitait encore à franchir de nouveau les 4,5€ entre le 18 et le 25 février (sorte de vengeance à retardement). La direction avait nié le scénario d’une augmentation de capital… puis reconnaissait piteusement que c’était devenu indispensable. Cela méritait une punition.
Bernstein aurait pu plaider la duplicité de la direction de Vallourec, son inaction devant une situation de crise… et bien d’autres manquements (la liste est longue), sans parler de l’opacité complète au sujet des conditions dans lesquelles sera réalisée l’augmentation de capital de 1,3Mds€ auprès des « minoritaires » (des particuliers).
Si jamais Bernstein a vu juste et que Vallourec affiche un cours de 2€, cela signifie que l’AK sera soit devenue archi dilutive (alors qu’avec un cours de 7€ comme ce matin – avant le trou d’air sous les 6€, une AK à 5€ permettait de limiter la création de titres), soit au pire un échec total.
D’un point de vue technique, après une envolée de +145% entre +3,2€ et 8,2€, un retracement classique de 50% de la hausse valide un objectif de 5,7€… ouvrant la possibilité d’un comblement rapide du gap des 5,316€ du 1er mars.