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La situation sanitaire en France justifie aux yeux de l’exécutif de nouvelles mesures restrictives qui ne font pas les affaires d’Accor.


La question en France ne semble plus être si nous allons en être quitte pour un nouveau mois de confinement (étant entendu que nous sommes le seul pays au monde à être confiné la moitié de la journée, et que ce sont les 12 heures qui coïncident avec l’activité hôtelière), mais à compter de quand.

Pour l’heure, il semblerait que la fin des vacances scolaires de la dernière zone en congé de février tienne la corde, mais peu importe après tout que cela se vérifie ou non. En effet, le manque de visibilité et la crainte que cela se produise s’avèrent tout aussi dévastateur pour le tourisme et les activités du groupe Accor (FR0000120404-AC) que l’annonce ferme et définitive d’une incarcération des français pour un mois de plus à compter du 1er mars.

La saison touristique semble déjà sacrifiée sur la Côte d’Azur jusqu’à Pâques, mais l’Île-de-France pourrait suivre sous peu… et la rumeur se répand déjà hors de nos frontières, notamment au Royaume-Uni et en Allemagne, gros clients de la Riviera au printemps.

Le premier trimestre se présente mal

D’une manière générale, plus aucun touriste étranger ne voulait séjourner en France alors que tous les lieux culturels et restaurants sont clos depuis fin octobre, mais le déconfinement de New York, progressif outre-Manche et anticipé après le 7 mars en Allemagne aurait pu signifier que la fin du calvaire pouvait également s’envisager dans l’Hexagone à partir de la mi-mars, à la date anniversaire du premier confinement de 2020 (qui avait vu les recettes par chambre disponible d’Accor plonger de 88,2% sur le seul deuxième trimestre, ce qui avait entraîné une chute de 62% sur l’ensemble de l’année).

Bref, le premier trimestre de 2021 s’annonce très mal pour le millier d’hôtels exploités en France par Accor et la reprise espérée au second trimestre ne reposera probablement que sur les activités à l’international, soit 80% de la capacité. D’autant que la réouverture des hôtels 4 étoiles et catégories supérieures ne devrait pas intervenir dans notre pays avant l’automne, ou peut-être durant la période des fêtes.

La vitesse de sortie de crise dépendra en fait pour beaucoup du succès de la vaccination, notamment en Europe où Accor exploite près de 2 000 hôtels (hors France), et à un degré moindre en Asie (1 460 hôtels), aux Etats-Unis, au Canada et au Mexique (le géant hôtelier compte 110 établissements dans ces trois pays). Cependant, là aussi, la réouverture des hôtels de catégories supérieure et « luxe » se fera en dernier, le seuil de rentabilité étant plus élevé.

En attendant, après l’annonce d’une perte contenue sous les 2 Mds€, les investisseurs veulent continuer de croire à un retour à des niveaux d’activité et à une rentabilité comparables à février 2020 d’ici février prochain.

Les investisseurs ont « pricé » un mieux… en février 2022

C’est en tout cas ce qu’anticipent les cours actuels et le franchissement des 32,5 € (ex-zénith du 24 novembre et ancien plancher de début juin 2019) marque techniquement l’avènement d’une nouvelle dynamique haussière, avec un premier objectif à 36.85 € (l’ex-plancher du 27 janvier 2020) et un second à 39 € (ancien zénith du 20 février 2020).

Pour se convaincre de l’existence d’un potentiel de 10% supplémentaire par rapport aux 35,1 € (l’ancien « gap » du 25 février 2020), il faut donc vraiment se projeter 12 mois en avant, en espérant que tout se passe extraordinairement bien et que la vaccination en France couvre 60% de la population d’ici l’automne – c’est-à-dire avant le retour des épidémies saisonnières.

Il faut donc surtout ne pas se poser de questions sur les conditions sanitaires, les quarantaines, la réouverture des frontières, la tenue des grands salons internationaux en Europe… et s’en remettre à 100% aux scénarios mécanistes de l’analyse technique.

Cela tombe bien, les automates qui gèrent les portefeuilles et les ETF ne connaissent comme référence que l’historique des prix.

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